Expo : Bonnard et le Japon
Installé au Cannet, sur les hauteurs de Cannes pendant une vingtaine d’années, le peintre figuratif, Pierre Bonnard a été influencé par la lumière et les couleurs du sud de la France. Mais aussi, toute au long de sa vie et de son œuvre, par le Japon. C’est l’objet de l’exposition estivale 2024 de l’Hôtel de Caumont - Centre d’Art à Aix-en-Provence.
«Il n’y a jamais eu d’exposition Bonnard à Aix-en-Provence; aussi l’idée de présenter l’œuvre du maître de la couleur et de la lumière dans cette ville du Midi s’est imposée comme une évidence. Quant au thème plus précis du rapport de Bonnard avec le Japon, il s’agit d’un angle d’analyse tout à fait nouveau pour une exposition. L’amour de Bonnard pour le Japon, qui le saisit dès sa jeunesse, avait déjà fait l’objet d’analyses mais limitées à sa production des années 1890-1900. Mon hypothèse est que celle-ci se prolonge bien au-delà, jusqu’à la fin de sa vie » explique Isabelle Cahn, conservatrice honoraire du musée d’Orsay, experte du mouvement post-impressionniste et commissaire de l’exposition ‘Bonnard et le Japon’ présentée à l’Hôtel de Caumont d’Aix-en-Provence.
Visible jusqu’au 6 octobre 2024, cette exposition s’attache à montrer de quelle manière les principes artistiques des estampes japonaises mais également la philosophie japonaise ont influencé la pratique artistique de cet artiste à contre-courant. «Bonnard a non seulement été séduit par l’esthétique japonaise mais également par le mode de pensée des artistes de l’ukiyo-e. Le terme japonais ukiyo désigne un monde flottant en accord avec le principe bouddhiste de l’impermanence, ukiyo-e signifiant images du monde flottant. Sa peinture exprime le caractère éphémère des phénomènes, la beauté mystérieuse de la nature et des êtres, le charme subtil des choses. Cette approche sensible est en parfaite résonance avec le terme japonais wabi-sabi appliqué à la codification de la cérémonie du thé au XVe siècle, qui désigne un idéal esthétique et un principe philosophique consistant à porter une attention aux détails de l’existence quotidienne », développe Isabelle Cahn.
En plus des 70 œuvres de l’artiste, le visiteur pourra admirer une quarantaine d’estampes japonaises, superbement présentées grâce au travail du scénographe habituel des lieux, Hubert Le Gall et aux prêts exceptionnels de la collection Georges Leskowicz et du Musée Bonnard, Le Cannet.
En dates :
1867 : Naissance de Pierre Bonnard à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine)
1887 : Tout en poursuivant ses études de droit, Bonnard s’inscrit à l’Académie Julian (tout comme Alphonse Mucha)
1888 : Bonnard participe à la fondation du mouvement des Nabis
1889 : Il est reçu à l’École des Beaux-Arts
1892 : Il présente sept peintures au Salon des Indépendants. À cette occasion, Félix Fénéon le qualifie de « Nabi très japonard ».
1893 : Rencontre avec Marthe qui deviendra sa compagne et en 1925, sa femme
1926 : Il achète la Villa Le Bosquet située avenue Victoria au Cannet, Ville où se situe le Musée Bonnard.
1947 : Décès de Pierre Bonnard au Bosquet, sa maison du Cannet, aujourd’hui classée aux Monuments historiques.
Pour aller plus loin :
le Film « Bonnard, Pierre et Marthe » de Martin Provost, sorti en 2023, qui retrace sur un demi-siècle la vie du peintre français Pierre Bonnard (joué par Vincent Macaigne) et de sa compagne, Marthe (Cécile de France).
Bon à savoir :
Cet été l’Hôtel de Cumont organise des ateliers pour les enfants de 4 à 10 ans
Billeterie et infos sur le site de l’Hôtel de Caumont
