Paola, créatrice de Pao Artesania
Il y a des âges qui marquent un cap, ont valeur de frontière entre un passé et un futur, servent de tremplin vers un aboutissement personnel ou professionnel, donnent l’élan nécessaire aux nouveaux départs. C’est le cas de Paola, créatrice de PAO Artesania, et pour qui 50 ans rime avec renaissance (Tiphaine Beausseron)
Pao Artesania est le nom de la marque, sous laquelle Paola vend des produits et objets artisanaux fabriqués par des communautés originaires de Colombie son pays natal. Cette commerçante née, au sourire enjôleur, arrivée en France avec mari et enfants en 2014 pour démarrer une nouvelle vie, a eu besoin de quelques années avant de s’ancrer quelque part et de rédémarrer une activité commerciale. «Je voulais faire quelque chose en lien avec ma culture. Grâce à une amie restée sur place, j’ai obtenu les contacts directs avec certaines communautés indigènes avec lesquelles j’ai pu construire des relations commerciales de confiance » raconte Paola.
Elle commence petit à petit avec le statut d’auto-entrepreneur, sur les marchés d’abord, puis avec un espace dédié au restaurant Cabane Bambou de Saint-Tropez. « La rencontre avec la propriétaire a été pour moi un véritable coup de pouce” confie l’entrepreneuse qui, pour ses 50 ans a souhaité donner une nouvelle envergure à sa microentreprise. «Avec l’aide de mon expert-comptable, j’ai déposé un dossier de demande de crédit auprès d’Initiative Var et Créasol. Cela m’a permis de me constituer une trésorerie et d’acquérir le stock, le but étant de faire grandir l’entreprise rapidement » explique celle qui est actuellement distribuée dans 7 points de vente en Provence et aborde depuis peu le marché du B to B.
Pour Paola, donc, 50 ans, c’est le point de départ symbolique de sa nouvelle vie d’entrepreneuse, le développement de sa marque sur les réseaux sociaux, le déploiement de ses relations commerciales dans plusieurs villes du sud, le démarrage de son activité en B to B… et le lancement de « Reborn » sa collection printemps-été 2021, délibérément baptisée ainsi pour marquer le point de départ de sa nouvelle vie personnelle et professionnelle. «Cette année, les dominantes sont les couleurs naturelles, les duos de couleurs : bleu et blanc, noir et blanc - mais pas que» détaille la quinquagénaire qui sera présente à Cabane Bambou tout l’été avec des sacs, des bijoux, des accessoires de mode ou des éléments d’art de la table, sélectionnés pour leur qualité, et commandés auprès de communautés originaires qui tissent les fibres naturelles grâce à leur savoir-faire ancestral. Une collection à découvrir aussi sur son compte Instagram.
Pour faire grandir sa microentreprise, Paola a eu recours à un microcrédit accordé par deux organismes locaux d’aide à la création d’entreprise.
=> Un prêt professionnel, accordé à son entreprise, par l’institution de microfinance Créa-sol, banque de l’Économie Sociale et Solidaire créée en PACA en 2005 par la Caisse d’Épargne CEPAC, pour lutter contre l’exclusion bancaire et contribuer au développement économique de son territoire. «Nous sélectionnons les dossiers en fonction du projet, de l’adéquation profil / projet et de la situation financière de l’emprunteur. Nous nous distinguons des circuits bancaires classiques car nos prêts sont destinés à financer le stock et la trésorerie et que nous acceptons les projets portés par des demandeurs d’emploi au RSA ou accompagné par Pôle Emploi » explique Johanna Guillen, de Créa-sol. L’organisme accorde des prêts pouvant aller jusqu’à 12k€, sur une durée de 5 ans, au taux de 5%.
=> Un prêt d’honneur solidaire personnel accordé par Initiative Var, l’antenne varoise d’Initiative France, un réseau associatif de financement et d’accompagnement des créateurs, repreneurs et développeurs d’entreprise. «Outre un prêt à taux zéro, sans frais de dossier ni caution accordée pour un montant compris entre 1800 et 9000€ et une durée allant jusqu’à 3 ans, nous apportons un véritable accompagnement post-création » développe Yoann Perardel, chargé de mission en charge du dossier de Paola au sein d’Initiative Var. «Hors crise sanitaire, nous finançons plus de 300 dossiers qui ont taux de pérennité à 3 ans de 95% » poursuit-il.