Lionel Borla

Le dessin l’a guidé vers l’architecture et l’architecture vers l’expression graphique. Installé à Marseille depuis plus de 20 ans, Lionel Borla joue avec les mots autant qu’avec l’art pictural. (Par Tiphaine Beausseron)

Lionel Borla ©Provenceandyou.com

Lionel Borla ©Provenceandyou.com

 

Acrylique, encre de chine, pigments, couleurs chaudes enluminant le blanc et le noir, pinceaux à poils ou à aiguilles de pins, stylo, stylet ou plume métallique…tout est matière à l’empreinte et à la mise en forme graphique d’une idée pour Lionel Borla, artiste ancré à Marseille depuis près de 30 ans. 

Il se dit contemporain mais pas conceptuel. Méditerranéen plus que marseillais. Peintre graphiste plutôt que peintre classique. Ce qu’il aime, l’anime et le conduit vers ses créations visuelles, c’est d’abord et avant tout «la mise en forme graphique d’une idée». 

Silhouette universelle

La plus emblématique de ses créations est sans doute sa silhouette universelle présente dans la plupart de ses oeuvres. «Si elle prend des allures féminines lorsqu’il s’agit de baigneuses, elle symbolise surtout l’esprit humain qui n’est ni homme, ni femme» explique l’artiste originaire de Menton. 

Née en 1998, sur papier et sous plume imbibée d’encre bleue, la silhouette universelle de Lionel Borla, est d’abord apparue au sortir de l’école de Luminy, tel un grouillot d’architecte. Que serait-elle devenue si elle avait été vendue cette année-là ? Nul ne le sait. Toujours est-il qu’elle ne l’a pas été et que son créateur, alors jeune diplômé de l’école nationale supérieure d’architecture (ENSA) de Marseille, décide de la styliser. Il met deux ans à lui donner sa forme définitive. « Une forme dont la tête se rapproche de la corne ducale d’un doge vénitien » remarque l’artiste passionné de Venise. 

L’an 2000, une année charnière pour le jeune artiste de 26 ans à l’époque. Une année test aussi pour vérifier sa capacité à vivre de son art. Après plusieurs expositions, des collaborations avec des galeristes*, et l’apparition de la série des “paysages acoustiques” et “unité d’habitation”, le test est réussi et se solde par une inscription à la maison des artistes. Le nouveau millénaire sera donc pour Lionel celui de l’expression graphique. 

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Encre de Chine et Pins parasol

Ses outils ? Acrylique, gouache, encre de chine, pigments, pinceaux à poils ou fagots d’aiguilles de pin, crayons Posca, stylo, stylet iPad ou plume sergent major pour n’en citer que quelques-uns. Son support de prédilection ? Le papier de préférence, les partitions quand ça lui chante, l’iPad plus récemment, les galets parfois. Tous, toujours utilisés à plat, telle une planche à dessin. Son style ? Un monde à deux dimensions où l’imagination du créateur et celle du regardeur puisent la profondeur. Un monde peuplé de silhouettes universelles et/ou d’aplats de couleurs, d’angles et de courbes. Un univers imprégné de musique (piano à queue, partition…), de nature méditerranéenne (plages, pins parasol, mouettes, baigneuses….), d’architecture marseillaise, de couleurs chaudes et vives, de soleils rouges, noirs, jaunes ou blancs. Un cosmos créatif empreint de lyrisme et de facéties qu’il ne dissocie pas de l’écriture.

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Carnet Marseillais

«Pour moi, les mots sont aussi importants que les images » livre celui qui aime jouer avec les mots, les aphorismes et mettre en résonance l’image et le texte. À côté du logo et marque ‘Fadacity’ qu’il vient de lancer en écho à sa ville d’adoption, Lionel Borla vient également de terminer ‘Carnet Marseillais’. Réalisé à quatre mains - celles de l’artiste Sébastien Arcouet au pinceau, et celles de Lionel Borla à la plume - ce carnet de 111 gouaches et 75 textes devraient résonner dans le coeur de tous ceux qui aiment Marseille. «Ce n'est ni un livre d’histoire sur la ville de Marseille, ni un livre d’art dans le sens ‘histoire de l’art’, ni un guide touristique. Né dans l’immobilité du confinement, il est plutôt conçu comme un carnet de croquis qui invitent, au fil des pages, à un voyage dans la cité phocéenne» explique son coauteur. De mars à juin, les deux artistes ont arpenté séparément la ville, et ont travaillé en complémentarité, l’un écrivant à partir des gouaches de l’autre. Un travail ‘comm’Un’ comme Lionel Borla aime à le dire. Un travail qui a pris vie grâce à une récolte de fonds sur la plateforme de financement participatif KissKissBankBank et qui verra le jour en septembre 2020. Provence.and.you ne manquera pas de vous présenter cet ouvrage dès sa sortie. Suivez @Provence.and.you sur Insta et FB pour ne rien manquer à ce propos. 

 
Lionel Borla publiera en septembre 2020  ‘Carnet Marseillais’ un ouvrage où il associe ses textes aux  gouaches de l’artiste Sébastien Arcouet

Lionel Borla publiera en septembre 2020 ‘Carnet Marseillais’ un ouvrage où il associe ses textes aux gouaches de l’artiste Sébastien Arcouet


* "lyrisme" exposition personnelle au centre d'Art Sébastien à Saint-Cyr-sur-mer. -« Oeuvres récentes » exposition personnelle à l'agence d'architecture Espada. Saint-Andiol.  Premières œuvres de la série des " paysages acoustiques «  et de la série " unité d'habitation «  - Expositions collectives à Toulon, Lourmarin, Bruxelles - Début de la collaboration avec la galerie Jacqueline Bricard à Lourmarin - Collaboration avec la galerie Paris Images à New York. 


En dates :

1974 : Naissance à Menton 

1992 : Arrivée à Marseille et entrée l’école nationale supérieure d’architecture de Marseille (ENSA)

1994 : Visite de l'exposition rétrospective de Georges Braque à la Fondation Maeght à Saint-Paul qui le marque profondément et découverte du Corbusier et de son oeuvre. 

1998 : première apparition de sa silhouette universelle

2002 : Premières œuvres alliant les encres et le brou de noix de la série "graphisme paysage"

2011 : Série ‘Papiers graphiques’, premiers livres d'artistes mêlant mots, textes, poèmes et signes graphiques.

2017 : Premiers dessins sur iPad appelés qu’il nomme ‘Ipadrawing’

2020 : Publication de ‘Carnet Marseillais’ co-créé avec Sébastien Arcouet, création de la marque ‘Fadacity’. 


En bref, ses influences : 

Henri Matisse - George Braque - Sonia Delaunay 

Le Corbusier - Josep Lluís Sert

André Suarès - Albert Camus

Claude Debussy 


“Lecture blanche” de Lionel Borla

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