Elodie Pierard, 3 adresses ‘l’Atelier du sourcil’ en moins de 10 ans

C’est pour créer quelque chose à Marseille, dans sa ville natale, qu’Elodie Pierard est devenue entrepreneuse. La jeune femme a vu dans l’épreuve du chômage l’occasion de tenter sa chance dans la création d’entreprise. Un risque payant. Moins de 10 ans plus tard, la voilà franchisée ‘l’Atelier du sourcil’ et à la tête de son troisième salon.  (Tiphaine Beausseron)

Après des études en marketing en alternance, et un emploi dans ce secteur qui se solde par un licenciement économique en 2012, Elodie Pierard, choisit de considérer sa période de chômage indemnisé comme une opportunité pour réfléchir et se reconvertir. «J’avais moins de 30 ans, je n’avais pas encore d’enfants, ni de mari, je n’avais pas grand chose à perdre en essayant » se souvient la jeune femme. L’entrepreneuriat lui fait du pied. Mais la peur de se lancer joue comme un frein. Pour se rassurer, elle se tourne vers le modèle de la franchise qu’elle connaît de loin grâce à son père franchisé Mc Donald depuis plusieurs années. «Mais je souhaitais un concept à taille humaine pour lequel j’aurais un coup de coeur» précise celle qui visite alors le salon de la franchise et s’intéresse aux concepts novateurs à l’étranger. Si le secteur d’activité lui importe peu, elle sait une chose : ce sera à Marseille ou ce ne sera pas.


C’est par hasard, et loin de Marseille, quand elle accompagne sa meilleure amie qui se marie à une session de mise en beauté du regard, qu’elle franchit pour la première fois, la porte de l’Atelier du sourcil à Paris. «J’ai immédiatement eu l’intuition que ce serait l’activité que je pourrais développer à Marseille» se souvient l’entrepreneuse séduite par l’esthétique véhiculée par les lieux et la qualité des prestations. «À l’époque, la marque fondée par Joss de Villeneuve exploitait encore ses boutiques en propre et venait tout juste d’entamer son développement en franchise. «Mon profil les intéressait, mais pas Marseille » se remémore Élodie. La jeune Marseillaise tient tête et explique que l’une des raisons qui motivent son cheminement vers l’entrepreneuriat, c’est l’envie de créer quelque chose dans sa ville natale à laquelle elle est très attachée. La marque, elle, a déjà une boutique à Aix-en-Provence et n’est pas encore prête à s’implanter dans la citée phocéenne.

« La vie d’une femme entrepreneuse en 3 mots ? Liberté, indépendance et opportunité d’avoir toujours de nouveaux projets »
— Elodie Pierard, L'Atelier du Sourcil - Marseille

Ce n’est que 6 mois plus tard que la marque recontacte Élodie pour savoir si elle est toujours aussi motivée pour ouvrir un salon à Marseille. Élodie saisit l’opportunité, et signe son contrat de franchise en négociant une période de formation auprès de la fondatrice. 


«Je n’envisageais pas de manager une équipe d’esthéticiennes sans maîtriser moi-même les techniques » affirme Élodie. Parallèlement à sa formation dans la maison mère parisienne, Élodie cherche et trouve un local : ce sera un emplacement au n°1 bis rue Paradis de 90m2 entre un coiffeur et une agence de voyages. Pour financer son installation qui nécessitait un budget de 200k€ (acquisition du fond et travaux compris), elle fait appel aux banques mais ne rencontre que des refus. «J’étais jeune, sans expérience dans ce métier, le créneau du sourcil démarrait tout juste en France, la marque était relativement nouvelle, aucune banque n’a cru en moi, ni au concept. C’est finalement mon père qui m’a aidée et je l’ai remboursé progressivement grâce au succès du salon». 


Il faut dire que le succès ne se fait pas attendre et l’Atelier affiche complet dès l’ouverture. «On a été pris de court par la demande et pas mal critiqué car nous étions toujours complets et souvent injoignables » explique Élodie qui réagit vite en étoffant son équipe. «Malgré cela, le planning était saturé. Je décide alors d’ouvrir une deuxième adresse» raconte-t-elle. Là encore, elle fait face au refus des banques et décide de s’autofinancer. Il lui faudra attendre 2021 pour que les banques lui fassent enfin confiance et lui accordent un crédit pour l’ouverture de sa troisième adresse. «Cette fois-ci, quand j’ai contacté ma banque, j’ai eu un accord d’emblée sans même avoir eu à monter un dossier», relève la commerçante qui ouvre son troisième salon à La Valentine.

Pourquoi La Valentine ? «Pour capter une clientèle qui va de Cassis à l’Est de Marseille sans nécessairement se déplacer dans le centre » précise la chef d’entreprise qui emploie désormais 10 salariées réparties sur ces 3 salons.


En dates

Elodie Pierard

1984 : Naissance à Marseille 

2014 : premier salon Atelier du Sourcil, rue Paradis (13006) avec 1 salarié

2015 : deuxième salon Atelier du Sourcil, boulevard E.Heriot (13008)

2021 : troisième salon Atelier du Sourcil, à La Valentine (13011) et emploie 10 salariées


L’Atelier du sourcil :

2006 : création par Joss de Villeneuve du premier Atelier du sourcil à Paris 17ème

2012 : développement d’une gamme de maquillage et accessoires ciblant les sourcils et le regard. 

2020 : Jean-Michel Karam PDG d’Ieva reprend l’Atelier du Sourcil 


L’Atelier du sourcil en bref : 

Les salons l’Atelier du sourcil sont des salons d’esthétique exclusivement dédiés à la mise en beauté du regard (sourcils, cils, yeux) . Fondée en 2006 par Jocelyne Devilleneuve, maquilleuse professionnelle, la marque a développé des prestations et savoir-faire qui la démarquent. Notamment la prestation Rehaucils® ou rehaussement de cils qui permet de relever les cils - au lieu de les courber - et de leur faire gagner de la longueur naturelle. L’Atelier du sourcil pratique aussi la teinture, le mascara semi-permanent, le maquillage permanent et les extensions… La marque qui compte 110 entités en France a été rachetée en juillet 2020 par l’entrepreneur franco-libanais Jean-Michel Karam, PDG de Ieva Group et devrait se déployer davantage sous l’impulsion de ce groupe qui veut s’affirmer comme le leader dans le secteur de la cosmétique personnalisée grâce à l’intelligence artificielle.  Avec ce rachat, L’atelier du sourcil travaille désormais avec les marques IOMA Paris, M/C - Made With Care (petite sœur urbaine et décalée d’Ioma), Elénature Paris, et l’abonnement MonMoiBeauté by IEVA.



Précédent
Précédent

Kevin Peyrusaubes, fondateur de Grinoloco

Suivant
Suivant

Next Blue Tech déploie sa trottinette des mers™