Aurélia Faudot : photographe autodidacte

« Qui ne tente rien n’a rien », cela pourrait être la devise d’Aurélia, une toute jeune photographe aixoise au devenir prometteur qui joue avec fleurs et couleurs pour portraits emprunts de vivacité. (Par Tiphaine Beausseron)

Aurélia Faudot ©TiphaineBeausseron

Aurélia Faudot ©TiphaineBeausseron

C’est à 16 ans qu’Aurélia Faudot, alors en seconde dans son lycée de Pertuis (84) est gagnée par l’intime conviction que le métier de photographe est pour elle. Mais voilà, la profession de photographe fait partie de ces métiers créatifs par excellence au sein desquels il est très difficile de se démarquer pour survivre. Instinctivement, la famille d’Aurelia considère que cette voie professionnelle est trop périlleuse pour s’y jeter corps et âme. Nous sommes en 2013 et ce monde professionnel connaît déjà depuis une quinzaine d’années des transformations de grande ampleur liées au développement des technologies numériques et à l’explosion des réseaux sociaux qui favorise la diffusion massive de contenus visuels sur internet. A l’époque, cette profession est évaluée à 25 000 photographes dont la majorité génère moins de 30 000€ annuels de revenus (dont 43% moins de 15 000€)*.


Encore au lycée, Aurelia dispose encore de deux ans pour réfléchir à la direction à donner à ses années post-bac. Deux ans de lycée, autrement dit, selon son petit-ami de l’époque, deux ans à saisir comme une formidable opportunité pour se mettre à fond dans l’apprentissage de la photo durant son temps libre. «J’ai consacré quasiment tous mes week-ends à  travailler sur les logiciels et j’ai ouvert une page Facebook pour commencer à proposer des séances photo localement» se souvient la jeune-femme. «Je me suis dit : « je tente, on verra bien où cela me mène ». Au début c’était surtout des jeunes de ma génération qui me commandaient un shooting. Progressivement avec le bouche-à-oreille, des personnes plus âgées ont fait appel à mes mes services pour des portraits ou des évènements comme les mariages ».


Formation courte et départ à l’étranger

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A l’heure de l’orientation post-bac, Aurelia est confortée dans son attirance pour le métier de photographe. Mais la raison et la prudence l’emportent sur la passion. Elle s’oriente alors vers une formation courte avec un DUT **« technique de commercialisation » à l’IUT d’Aix-Marseille. Après tout, en plus d’exiger des capacités techniques et artistiques dont certaines sont constamment soumises à l’évolution de la technologie, le métier de photographe impose aussi de savoir manier d’une main de maître des compétences marketing et commerciales. 

Commencer par se former en marketing et commercialisation est rassurant et a du sens. 

Aurelia entame donc ses études supérieures sans abandonner sa passion, elle participe à des concours et suit des cours à Arles notamment. Elle obtient même le statut « d’artiste de haut niveau » qui l’autorise à s’absenter sans être pénalisée. «J’ai fait une croix sur pas mal de fêtes étudiantes car j’ai beaucoup travaillé pour continuer à améliorer la technique et mon style» raconte Aurelia qui s’est aussi fixé comme objectif de partir étudier aux Etats-Unis. Par chance, l’IUT propose un concours qui permet, sur sélection stricte, de partir y étudier une année. «Tout le monde me disait que je n’avais aucune chance car il n’y avait que 3 places, que le concours impliquait l’ensemble du département des Bouches-du-Rhône » raconte Aurélia, qui est certes une bonne élève mais pas la première de sa promotion. «J’étais en concurrence avec le meilleur étudiant de mon année qui avait d’excellents résultats. Mais je me suis dit, « je tente, on verra bien » se souvient la jeune-femme. 

Elle décide de mettre toutes les chances de son côté, se concentre sur l’anglais, ses notes académiques sans lâcher ses projets artistiques. «J’ai  presque pleuré de joie quand mon professeur m’a annoncé que j’avais décroché la première place » se remémore Aurelia. 


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C’est en Californie qu’Aurelia part étudier le business et notamment celui de la photographie dans l’université de San José. «J’ai adoré l’atmosphère de la résidence étudiante où je résidais, et j’avais aussi accès au studio photo du campus, ce qui m’a permis de m’exercer aux photos de studio » confie la jeune photographe qui réussit même à décrocher un stage auprès d’Eric Wolffinger, un photographe culinaire de renom à San Francisco, qui finit par l’embaucher comme assistante. 

Rattrapée par la beauté de la Provence 

«Les quelques fois où je revenais voir ma famille je redécouvrais la beauté de ma Provence natale.  Finalement c’est en la quittant que je suis tombée amoureuse de sa lumière et de ses paysages. Et j’ai eu envie de revenir » explique Aurelia. Au printemps 2019, elle s’apprêtait à rentrer quand la direction marketing de la société aixoise Voyage Privé, qui suivait son travail sur Instagram, la contacte pour un tout nouveau poste qui vient d’être créé, celui de « Visual Communication Officer ».  «Il s’agit de développer l’identité visuelle de la marque pour la mise en avant de leurs destinations» explique la photographe.  Après plusieurs entretiens et allers-retours, elle décroche le job et quitte les Etat-Unis en septembre 2019. Qui aurait pu prédire que quelques mois plus tard, la crise sanitaire de la Covid-19 allait mettre le chaos dans toute l’industrie du tourisme. 

Depuis quelques mois, Aurelia est au chômage partiel, crise sanitaire oblige. Heureusement, elle continue son travail photographique, peaufine un style bien à elle qui insuffle joie et optimisme, dans un contexte particulièrement morose. Une bouffée de liberté dans le contexte actuel. 


*Le métier de photographe par Claude Vauclare, Rémi Debauvais, publié en 2015 par le Département des études de la prospective et des statistiques du Minisitère de la Culture et de la Communication.

** aujourd’hui BUT Bachelor universitaire de technologie


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Pour découvrir son travail :

@aureliafaudot 

 Behance.


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Retrouvez les photographies d'Aurelia à la Galerie Maison Dauphine d'Aix-en-Provence

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Retrouvez les photographies d'Aurelia à la Galerie Maison Dauphine d'Aix-en-Provence 〰️






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