Claude Como, la nature envahissante
Claude Como est une artiste confirmée qui vit et travaille à Marseille. Son inspiration autour de la Nature est peut-être empruntée à son imaginaire, à la nature africaine qui a peuplé son enfance, et pourquoi pas aussi à son père, biologiste - Par Axelle Delorme
Claude Como travaille principalement par séries, un peu comme une musicienne ferait ses gammes : elle cherche inlassablement à faire l’inventaire des possibles sur un même sujet, un même matériau. Elle en absorbe l’essence et les contours autant qu’elle peut. L’artiste réalise, par exemple, toute une série sur les roses depuis 1999, que ce soit en photo, en peinture, etc. D’ailleurs, c’est grâce à ces roses qu’elle se dirige petit à petit vers des représentations plus végétales ensuite. Elle observe le monde par le prisme de son travail : figé avec la résine, tactile et doux avec la laine, fragile avec la porcelaine, figuratif avec la peinture…
Depuis 2019, elle se concentre principalement sur la technique du tufting : à l’aide d’un pistolet, elle projette des touffes de laine sur une toile pour créer une forme composée d’un ensemble de textiles colorés. Souvent organiques ou animales, ses formes sont liées à la Nature, aux paysages : géants, ils prolifèrent sur les murs, s’étendent et poussent comme de véritables organismes vivants. Pour créer ces environnements luxuriants, Claude Como utilise un procédé qui lui est propre : elle prend des formes connues, qu’elle augmente pour qu’elles mesurent 3 mètres, puis elle les hybride avec d’autres formes. Finalement, elle nous immerge dans un Jardin d’Eden imaginaire, comme un patchwork entre monde réel et monde idéal. Selon elle, cette technique du tufting lui permet de matérialiser la peinture.
Claude Como joue avec les textures, avec les réminiscences de cette idée de « doudou » et les plaisirs enfantins liés au textile et à la dimension tactile. On peut toucher, caresser, se laisser envahir. Tout comme elle éprouve une certaine liberté à créer des installations monumentales sans châssis, elle nous transmet cette idée d’un environnement sans contraintes, laissant libre cours à nos voyages intérieurs.
En dates :
1981 : à 16 ans, Claude Como quitte Abidjan pour Aix-en-Provence. Elle fait à ce moment-là l’expérience du déracinement.
1993 : rencontre avec Caroline Ejac-Barbier, galeriste, pour une première exposition et une collaboration pendant 5 ans, qui l’aide à se lancer en France et à l’international.
2021 : après avoir vécu à Paris pendant 25 ans, Claude Como s’installe de nouveau à Marseille. Elle redécouvre le paysage et cela bouleverse complètement sa façon de créer.